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mercredi 31 mars 2010

Fête du printemps.




Sujet plus divertissant que celui consacré à Audrey Hepburn, je vous laisse en compagnie de ce poème puisé dans ma bibliothèque personnelle. En souhaitant que vous l’aimiez.
Vincent Muselli est un poète français, né à Argentan le 22 mai 1879, décédé à Paris le 28 juin 1956.


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Fleurs

Sous la poussière d'or qui tombe des tilleuls
L'air lucide flamboie ainsi qu'une verrière
Transparente où la souple et féline lumière
Rôde autour des rosiers, des lys et des glaïeuls.


Fleurs! Songes enflammés de la Terre! Armoiries
Dont l'azur qui triomphe a marqué les gazons,
Vos luxes tout à tour insultent les prairies
Et sont une fourrure aux pieds de nos maisons.


Âmes du Feu! Esprits dangereux des Essences!
Que ne puis-je, vaincu par vos fauves puissances,
Dans la tranquille ardeur d'un grand midi vermeil,



Au jardin reflétant la clarté qui l'arrose
Et tissant mon linceul de soie et de soleil,
Mourir sous la caresse éclatante des roses!

mardi 30 mars 2010

Lorsque la beauté épouse la bonté.

AUDREY HEPBURN

Cliché 2

Cliché 3

Cliché 4





J’avais envie de parler de l’actrice, Audrey Hepburn, mais surtout de la femme que j’ai toujours admirée, pour sa grâce, sa classe inégalable, et son dévouement.

Si gracile d’apparence, Audrey Hepburn était une femme forte au-delà de l’actrice fascinante et inoubliable. Elle a donné aux enfants des pays défavorisés le meilleur d’elle-même.
Nommée ambassadrice de l’UNICEF en 1988, Audrey Hepburn a voyagé en Afrique, en Asie, et en Amérique Latine au nom de l’enfance jusqu’à sa mort en 1993.

A travers son travail pour cette organisation, elle employa son image et l'intérêt que les gens lui portaient, pour attirer l'attention du monde sur le dénuement. Elle n'apparaissait pas seulement pour soutenir la bonne cause, mais voyageait aussi beaucoup dans des pays en conflit pour évaluer la situation des enfants.
Ses appels très sensibles lors de ses visites en Éthiopie, en Somalie et au Soudan ne peuvent pas être oubliés.
Merci Audrey Hepburn.



jeudi 25 mars 2010

Pluie de printemps

BON PRINTEMPS À TOUTES ET À TOUS !






Le Verger


Dans le jardin, sucré d'oeillets et d'aromates,

Lorsque l'aube a mouillé le serpolet touffu,
Et que les lourds frelons, suspendus aux tomates,
Chancellent, de rosée et de sève pourvus,

Je viendrai, sous l'azur et la brume flottante,
Ivre du temps vivace et du jour retrouvé,
Mon coeur se dressera comme le coq qui chante
Insatiablement vers le soleil levé.

L'air chaud sera laiteux sur toute la verdure,
Sur l'effort généreux et prudent des semis,
Sur la salade vive et le buis des bordures,
Sur la cosse qui gonfle et qui s'ouvre à demi ;

La terre labourée où mûrissent les graines
Ondulera, joyeuse et douce, à petits flots,
Heureuse de sentir dans sa chair souterraine
Le destin de la vigne et du froment enclos.

Des brugnons roussiront sur leurs feuilles, collées
Au mur où le soleil s'écrase chaudement ;
La lumière emplira les étroites allées
Sur qui l'ombre des fleurs est comme un vêtement.

Un goût d'éclosion et de choses juteuses
Montera de la courge humide et du melon,
Midi fera flamber l'herbe silencieuse,
Le jour sera tranquille, inépuisable et long.

Et la maison, avec sa toiture d'ardoises,
Laissant sa porte sombre et ses volets ouverts,
Respirera l'odeur des coings et des framboises
Éparse lourdement autour des buissons verts ;

Mon coeur, indifférent et doux, aura la pente
Du feuillage flexible et plat des haricots
Sur qui l'eau de la nuit se dépose et serpente
Et coule sans troubler son rêve et son repos.

Je serai libre enfin de crainte et d'amertume,
Lasse comme un jardin sur lequel il a plu,
Calme comme l'étang qui luit dans l'aube et fume,
Je ne souffrirai plus, je ne penserai plus,


Je ne saurai plus rien des choses de ce monde,
Des peines de ma vie et de ma nation,
J'écouterai chanter dans mon âme profonde
L'harmonieuse paix des germinations.


Je n'aurai pas d'orgueil, et je serai pareille,
Dans ma candeur nouvelle et ma simplicité,
A mon frère le pampre et ma soeur la groseille
Qui sont la jouissance aimable de l'été,


Je serai si sensible et si jointe à la terre
Que je pourrai penser avoir connu la mort,
Et me mêler, vivante, au reposant mystère
Qui nourrit et fleurit les plantes par les corps.


Et ce sera très bon et très juste de croire
Que mes yeux ondoyants sont à ce lin pareils,
Et que mon coeur, ardent et lourd, est cette poire
Qui mûrit doucement sa pelure au soleil...


Anna de Noailles

1876-1933

lundi 22 mars 2010

Inoubliable Coco

COCO CHANEL



CHICHÉ 2


CLICHÉ 3






Note de l’auteur du sujet :

Cet espace est toujours en dormance. Je me fais simplement plaisir en ajoutant le portrait d’une dame de la haute couture, Gabrielle Chanel.



Je suis perpétuellement fascinée pas ces êtres, dont le talent s’est construit sur cette volonté de réussir, cette femme, d'un milieu modeste, nous l'a prouvé, en devenant celle qui allait captiver le monde, elle s'appelait Coco Chanel.



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Une naissance des plus banales pour une femme qui ne le sera jamais.
Gabrielle Bonheur Chanel voit le jour à Saumur, ses deux parents sont Albert et Jeanne Chanel. Sa mère meurt alors que Gabrielle n’a que 12 ans. Son père, colporteur, l'abandonne pour faire fortune en Amérique. Les religieuses du couvent d’Aubazine la recueillent, ainsi que ses deux sœurs. C‘est sous la voûte cistercienne de ce temple du silence que Gabrielle trompe son ennui dans les travaux d’aiguilles. Déjà vêtue de noir, l’adolescente se confronte à l’austérité et à la solitude
Avec sa tante Adrienne, sœur de son père, Gabrielle devient demoiselle de magasin à Moulins, puis chanteuse de music-hall. Elle se produit en spectacle devant les officiers qui la surnomment Coco, parce qu'elle chante « Qui qu'a vu Coco au Trocadéro ». Ce surnom ne la quittera plus. Admirée par une horde de jeunes garçons fortunés ou titrés. Sa jolie silhouette séduit Etienne Balsan, un homme du monde qui l’initie à son univers.


Etienne Balsan lui prête sa garçonnière parisienne, Coco la transforme en atelier. Elle y crée des chapeaux, trésors de sophistication à l’encontre des courants vestimentaires de l’époque. L’aventure commence au château de Royallieu où les chapeaux qu'elle ne fabrique que pour elle, séduisent les mondaines qui fréquentent le lieu. Sans formation technique et dépourvue d'outils de fabrication, Coco achète ses formes de chapeaux dans les grands magasins et les garnit, avant de les revendre.

Elle rencontre Arthur Edward Boy Capel, plus beau, plus brillant que les autres, il devient son amant et son grand amour. Ce dernier comprend vite que la jeune femme veut employer sa tête et ses mains pour acquérir son indépendance, il décide de lui apporter son appui financier. Coco la modiste s’installe 21 rue Cambon. Elle y élargit sa gamme de produits. La sobriété du tailleur, qu’elle porte cette même année à Longchamp, crée l’engouement ; sa ligne de vêtement haute couture est lancée. Quelques années plus tard, son succès lui permet de rembourser Arthur Capel et devenir une femme indépendante financièrement. En 1919 Boy Capel décède dans un accident de voiture ; Gabrielle sait, désormais, qu’elle ne sera « la femme de personne », pas même celle de Boy Capel, l'homme qui pourtant l'aimait aussi.


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Coco Chanel a libéré la femme de ses vêtements carcans, recherchant la liberté de mouvement. On disait même qu’elle ne dessinait pas ses modèles, elle les assemblait sur sa cliente, afin de sentir le corps bouger. Le « Chanel look » est toujours une source intarissable d’inspiration pour les créateurs d’aujourd’hui, et sans doute de demain.
Un cube en cristal aux arêtes marquées, un bouchon tout de sobriété et une étiquette blanche ; en 1920 Chanel lance la star des parfums, le Numéro 5 qui sera suivi de neuf autres engeances.

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Coco Chanel n’a pas d’appartement ni de maison, elle habite dans une suite de l’hôtel Ritz. Femme de fer, elle travaille jusqu’à sa mort. En janvier 1971, à l’âge de 87 ans, elle meurt dans sa suite de l’Hôtel Ritz à Paris. La couturière est enterrée à Lausanne en Suisse.

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« Ma vie, disait Coco Chanel, c’est l’histoire – et souvent le drame- de la femme seule, ses misères, sa grandeur, le combat inégal et passionnant qu’elle doit mener contre elle-même, contre les hommes, contre les séductions, les faiblesses et les dangers qui surgissent de toutes parts».

lundi 8 mars 2010

Couleur sépia




Le suivi d’un blog nécessite une grande disponibilité, or, je ne suis plus en mesure d’assurer une maintenance assidue de mon espace et ne peux me permettre d’empiéter sur mes obligations et mes visées.
En l’occurrence, j’ai de bonnes raisons de penser que ce blog disparaîtra un jour de la toile.

Cela étant, pour le moment il est encore là et moi aussi. Je posterai des sujets moins fréquemment, toutefois je vous promets d’aller chez vous dès que j’en aurai l’occasion, afin de laisser une trace sur vos agréables sujets.
Je tenais à vous faire part de cette refonte, pour ne pas que vous soyez surpris de me voir, un jour, m’envoler soudainement vers d’autres horizons.

Aujourd’hui, je vous dis :
À moins souvent… mais à bientôt, en poésie pour symboliser l’image couleur sépia.
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Une femme est l'amour, la gloire et l'espérance ;
Aux enfants qu'elle guide, à l'homme consolé,
Elle élève le coeur et calme la souffrance,
Comme un esprit des cieux sur la terre exilé.
Courbé par le travail ou par la destinée,
L'homme à sa voix s'élève et son front s'éclaircit ;
Toujours impatient dans sa course bornée,
Un sourire le dompte et son coeur s'adoucit.
Dans ce siècle de fer la gloire est incertaine :
Bien longtemps à l'attendre il faut se résigner.
Mais qui n'aimerait pas, dans sa grâce sereine,
La beauté qui la donne ou qui la fait gagner ?
Gérard de Nerval.
(1808-1855)

mardi 2 mars 2010

Correspondance

Mon amie Lucie




Ludivine évoluait depuis deux années à l’école primaire, lorsque le directeur de son établissement avait sollicité des volontaires, pour envoyer un message amical aux plus anciens, à l’occasion du nouvel an, et de prolonger cette correspondance dans un esprit d’union et d’épanouissement simultané.
Personnellement je trouvais l’idée plutôt sympathique et profitable, estimant que donner c’est recevoir ; et que nous apprenons de nos ainés et de leur expérience, une sagesse et une humilité bénéfique à notre croissance.

Ludivine, d’un naturel sensible, avait accepté cette offre avec joie. C'est ainsi que, par l’effet de la providence, il avait été entendu que Ludivine corresponderait avec Lucie, une dame retraitée qui habitait Aubusson dans la Creuse. Pour ce faire, du haut de ses huit ans, Ludivine avait choisi une jolie carte et s’était appliquée dans son écriture, en y mettant tout son cœur. À son billet, elle avait joint sa photo, estimant qu’il était très important que Lucie puisse mettre un visage sur sa correspondante. Une dizaine de jours plus tard, et pour son plus grand bonheur, Ludivine recevait une gentille réponse de Lucie.

Le temps passait, Ludivine qui était très absorbée par sa scolarité, n’était plus en mesure d’assurer le suivi de cette relation.
C’est ainsi que ma correspondance avec Lucie a débuté. J’ai pris le relais ! S’en est suivi un échange épistolaire entre Lucie et moi qui allait s’attarder seize années durant...

Au fil du temps et des courriers échangés, la confiance s’installait entre nous. Lucie me contait sa vie, je lui relatais la mienne. Nous finissions par nous deviner au travers de nos écrits. Une amitié solide et affectueuse s’était construite entre Lucie et moi. Nous étions devenues les deux disciples d’une même famille, unis par le cœur. Je n’ai jamais eu le bonheur de rencontrer Lucie. Notre échange s’est arrêté le jour où, son fils m’a fait part de son décès subit. J’ai alors ressenti cette douleur aigue qui se manifeste lorsqu’un être cher nous quitte.

Aujourd’hui, lorsque j’ouvre ma boîte aux lettres, je revois encore l’écriture fine de Lucie, l'enveloppe sur laquelle mon nom et mon adresse étaient inscrits à l'encre bleue. Les mots de Lucie me manquent...


Il me reste une giclée de doux souvenirs couchés sur le papier, quelques photos prises avec un appareil jetable, le délicat visage d’une dame qui m’a appris que, quoi qu’il arrive en ce monde, il faut poursuivre le chemin et ne jamais baisser les bras.