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jeudi 15 octobre 2009

La légende du fleuve.



Chaque fois qu’un enfant dit : « Je ne crois pas aux fées », il y a quelque part une petite fée qui meurt.
- Sir James Matthew Barrie -

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Au Canada, le village des Escoumins fait face au fleuve Saint Laurent. Dès l’apparition du printemps, les fleurs poussent en abondance ; jardinières, paniers, pots, ornent les maisons. Le tableau est charmant ! Au sommet des falaises on peut admirer une maison ancestrale, dotée d’une tour au toit conique qui semble veiller sur la localité.

Les gens du village racontent qu’une jeune femme, avait habité cette demeure au XVIIIe siècle, et qu’elle était enterrée là-haut. Elle se prénommait Lucille. On rapporte encore que les soirs au clair de lune, on peut apercevoir sa silhouette derrière la fenêtre d’une tourelle, elle est élancée, délicate, vêtue d’une robe blanche, ses cheveux noirs retombent sur ses épaules, tel un tissage lisse et soyeux, ses yeux sombres révèlent une infinie mélancolie.

Il y a bien longtemps, le charpentier du village était monté jusqu’au domaine, afin de réparer les marches endommagées des escaliers qui conduisaient aux chambres. Aujourd’hui, bien que très âgé, il se souvient comme si c’était hier, de cette troublante apparition.

Lors des veillées, le vieil homme raconte avoir senti une présence féminine, comme un parfum… C’était elle ! Le fascinant fantôme de Lucille qui, au moment même où j’écris ce texte, attend toujours le retour de Gabriel, un marin pêcheur, une âme forte et noble, disparu une nuit de tempête au cœur du fleuve. Gabriel que Lucille avait aimé d’un amour, passionné et sans limite, au point de languir sur terre jusqu’à son retour et qui guette inlassablement son bien aimé pour lui prendre la main, traverser avec lui le miroir et s’endormir enfin, heureuse, paisible à ses côtés, unis et réunis à jamais.

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Gentes gens… Si vous avez le bonheur de parvenir un jour jusqu’au village des Escoumins, ne soyez pas étonnés par le parfum des roses et, si par hasard vous décidez d’atteindre le sommet de la falaise un soir, au clair de lune, il est possible qu’une silhouette éthérée vous effleure, n’ayez crainte, c’est le fantôme de Lucille qui erre en ces lieux, depuis plus de trois siècles.


;-)

26 commentaires:

herbert a dit…

Bonjour,Do.
Lucille et Gabriel et ce visage qui envoûte l'écriture des mots...
Merci beaucoup pour cette belle légende...
On n'y voit pas la flamme de l'âtre mais on la sent en cette poétique veillée.
Je t'embrasse bien fort.

esquisse a dit…

bien impregné de tous ses mots et ses parfums,je voudrais le soir venu partager cette endroit,avec Lucille,entrer dans son monde et lui dire que tant que cette histoire vivra dans nos coeurs et nos tetes sa patience et son attente seraient plus facile a portée,et que ses ésperances de retrouver Gabriel,ont pourrait aussi un bout de chemin y croire avec elle...
Que toutes les pensées et jolies croyances celle qui bercent encore les histoires d'enfances,se joignent a elle ,pour retrouver son petit morceau de ciel,celui qui abrite et retient encore son Gabriel,continuer a rever, clamer fort et bien haut pour qu'elle les entende nos voeux et notre envie
de perpetuer la légende.

Grosses bises Do
Esquisse

. a dit…

Bonjour,Do.

Une histoire bien tristemais si émouvante..un amour au delà de la mort ...Douce Lucille qui attend toujours le retour de Gabriel ..ils se retrouverront sans aucun doute..le parfum guidera son amoureux
Belle journée Ma Do
Pleins de bisous
et merci pour cette merveilleuse légende

J'aime braucoup la citation et je crois encore aux fées :-)

Michelaise a dit…

Mais elle est trop belle ta légende... elle est éternelle, mais si douce !Quant à la citation qui l'ouvre, elle est parfaite pour répondre aux grincheux et aux grognons de tous bords que la vie nous impose chaque jour !
Ce qui reste étonnant, avec les blogs, c'est qu'on ne sait pas toujours ce qui impulse de telles rêveries, ou coup de nostalgie !!

Dominique- L a dit…

Je vous remercie de votre indulgence, Je ne suis ni romancière ni poète. J’avais envie de changer mon style épistolaire. Une fois n’est pas coutume. ;-) Cette histoire a germé dans mon esprit un soir de lassitude, après une journée bien exigeante.

Je dois avouer que je me suis inspirée de la merveilleuse histoire d’Évangéline, cependant mon conte est complètement différent. Évangéline n’habitait pas les Escoumins, elle était acadienne, elle a retrouvé son Gabriel à la fin de sa vie. J’aurais pu, certes, adopter un autre prénom pour le bien aimé de Lucille mais c’est Gabriel qui revenait toujours à mon esprit.

Bien que réaliste et les pieds bien sur terre, je veux croire encore aux fées, aux elfes, aux lutins. Persuadée que ce côté fantasque et enfantin qui m’habite, me permet de préserver ma sensibilité, dans un monde qui ne l’est pas toujours. C’est quelquefois vivifiant de plonger la tête dans les étoiles…N’est-ce pas ? ;-)

Unknown a dit…

Bonsoir do
C'est une très belle légende à raconter un soir d'hiver devant une cheminée de feu de bois.
Je te souhaite un agréable week end
Amitiés Yves

:: Karine :: a dit…

joli conte dolange :-)
merci pour ton passage et tes mots !
très belle journée

Alain a dit…

Très jolie histoire. Il faut que tu nous montres la vieille maison hantée !

esquisse a dit…

Continu Do,c'est un jardin qui n'amene pas de nuisance,moi il me repose et me distrait,memes ceux qui me connaissent savent que j'entretiens ce passage et que bien souvent ils ne se soucis pas de mes abscences car ils savent,que quand je suis ailleur, je suis avec eux ,dans le dessin et l'ecrit,apres les autres moments par contre ça c'est un jardin un peu plus secret,et on en sort toujours legé...

Gros bisous DO,garde bien ce coté,moi il me plait

Marguerite a dit…

Une très jolie histoire mais quoique mon vrai prénom soit Lucie (Marguerite est mon troisième prénom, tu peux le voir sur mon profil) je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse ainsi se languir et gâcher sa vie sur cette terre. Quelque part cet amour ressemble à celui de Heathcliff pour Catherine dans "les Hauts de Hurlevent" avec non plus le fleuve comme toile de fond mais la rude lande de bruyère. Le fantôme lui-même est similaire.
Les fleuves sont toujours investis, le Rhin par exemple par la Lorelei. J'avoue que les bords du Rhin ont à cet endroit une âme particulière...

experimental a dit…

Olá
Gosto de histórias de fadas e há pessoas que com a sua magia, foram fadas para nós... Deram-nos ternura, andaram pelos nossos caminhos, alumiaram a nossa vida...são essas fadas em quem acredito, pessoas reais, que passam pela minha vida com uma magia especial...
Um grande abraço.
Nela

Dominique- L a dit…

Lucie ou Marguerite, je ne sais pas quel prénom je dois utiliser ;-) mon texte ne ressemble pas vraiment aux « Hauts de Hurlevent » J’avais lu ce livre lorsque je devais avoir 15 ou 16 ans (?) Je l’avais bien aimé à l’époque... Toutefois, je n’ai pas souhaité attribuer à mes personnages cet aspect noir et tourmenté qu’on retrouve dans le roman d’Emily Brontë.
Ce n’est qu’un essai, une fantaisie… sans prétention…. ;-)

Je ne la trouve pas si triste que ça mon histoire... J’ai lu des textes bien plus déprimants. Ce n’est qu’une légende. Ainsi que l’écrivait Guy, à raconter un soir d’hiver devant un feu de cheminée, qui ne se veut pas maussade. L’amour n’est-il pas le plus beau sentiment qui puisse exister ? J’ai souhaité donner à cette narration, un côté fabuleux, teinté de romantisme.

Lisez cette histoire à un enfant… Je suis persuadée qu’elle ne le troublera pas autant que « la maison de cire » Mon récit n’est ni un roman ni un poème. Je laisse cette aptitude aux grands de cette lignée. ;-)

Merci pour tes encouragements Esquisse. Nous avons tous notre côté cour, et notre côté jardin que nous protégeons. Il nous appartient.

Promis Alain, lorsque je retournerai au Escoumins, je photographierai, pour toi, la maison de Lucille. En espérant qu’elle ne sera pas ensevelie sous la neige. L’hiver approche… ;-) ;-)

En retour, merci pour ton passage Karine ainsi que experimental… Buen dia. ;-)

rosebud a dit…

J'espère pouvoir un jour aller aux Escoumins et apercevoir Lucille. Mais ce que j'espère avant tout c'est de passer de doux moments avec ceux qui me sont chers afin de garder ce souvenir impérissable toute ma vie, au creux de ma mémoire.Vous me manquez!
Je pense à vous

Mille baisers

Marguerite-marie a dit…

bonjour, merci beaucoup pour ton gentil commentaire lors de ta visite. Je viens donc à mon tour voir comment passe le temps par chez toi....je trouve qu'il est plutôt ageéable entre de belles vidéos aux couleurs d'été indien et cette légende que je trouve très belle. Peut être le fantôme du marin Gabriel est-il aussi à la recherche de sa Lumière, Lucille.
j'ai aimé toute cette région où tu vis je crois même être passé par les Escoumins mais de jour aussi n'ai je pas senti Lucille.
Je reviendrai.

Marguerite-marie a dit…

correction: agréable
passée!!!

clo a dit…

coucou bonjour...:)
tout d'abord un grand merci pour tes visites dans mon petit jardin pendant mon absence ....je viens donc de découvrir une petite partie de ton blog (je reviendrai car j'aime bien prendre mon temps pour découvrir)...
très émouvante cette légende....
mais que fait donc Gabriel....:o)..
on a tellement envie de les savoir reunis...:o)
a bientot...bonne semaine...

DOMI a dit…

Et si nous décidions qu'à chaque fois qu'un enfant nait, une nouvelle fée venait au monde en même temps !
Tellement plus gentil non ?

jeff a dit…

Une bien belle histoire qui n'est pas s'en me rappeler de très loin quand même, mais pas tant que ça, l'univers de Peter Pan !...
Ce n'est pas du tout péjoratif ! ! !
J'aime bien la façon dont tu racontes, écrit...! Encore s'te plait ! ! !...:-)

Amitiés !

Karine a dit…

Un coin de rêve éthéré! merci pour cette belle histoire!
gros bisous

Dominique- L a dit…

Marguerite-Marie, pour apercevoir Lucille ou sentir sa présence, il est indispensable d’aller aux Escoumins un soir au clair de lune. ;-) Quant à Gabriel, prisonnier
des eaux, il reviendra vers sa bien aimée, que lorsque le cœur du fleuve consentira à le libérer.

- Soit dit en passant le vent souffle très fort aux Escoumins en ce moment.

Clo, ton jardin est tellement beau que c’est un réel plaisir pour moi lorsque je pousse la grille.

Domi ;-) chaque fois qu’un enfant naît, une sage petite fée se penche sur son berceau. L’enfant grandit, la fée, au fil du temps, se transforme en ange gardien. L’enfant devenu grand se regarde dans le miroir, s’il perçoit sa beauté intérieure, cela signifie qu’il est devenu un homme bon et juste. Mais si c’est la haine et le mal qu’il découvre, cela veut dire que l’ange qui était en lui l’a remplacé par la déraison.

Voilà pourquoi, il ne faut pas laisser mourir… les petites fées. ;-)

Citation qui n’est pas de moi mais de : J-M Barrie.


Jeff, je prends la référence à l'histoire de Peter Pan comme un compliment, c’est plutôt gentil. Hélas, je n’ai pas l’étoffe d’une romancière, mon style n’est pas très affirmé. J’ai voulu faire un essai… Histoire de m’amuser. ;-)

Karine, j'apprécie beaucoup ton passage.

Merci à vous.

Marguerite-marie a dit…

et bien je viens de retrouver quand je suis passée aux Escoumins c'est un soir en revenant de tadoussac nous nous sommes arrêtés dans un hôtel et avons traversé la route nationale très frèquentée pour dîner dans un très bon restaurant. je vais en parler dans mon blog Canada dans le billet prochain.
Merci de tes visites
Bises de bretagne

Jerry OX a dit…

l'ame érrante de Lucille tel une fée lumineuse nous protégeant !!et l'archange Gabriel quelque part dans les nuages ... oh !! je trouve cette légende fabuleuse bien qu'un peu flippante ! merci DO !!

belle soirée à toi !!

le Pierrot a dit…

Sympa cette légende, très mignonne...bonne journée...

marie du nord a dit…

Une bien jolie légende qui nous emmène dans un monde de rêve et dans cette vie qui n'est pas toujours gaie, c'est bien agréable.
Je t'embrasse très fort ma Do.

Dominique- L a dit…

Merci pour ce billet Pierrot, c’est très gentil. Sincèrement heureuse de te voir ta frimousse et ton mot sur mon blog pt'ite Marie. C'est un essai sans prétention qui, assurément, n’a pour seul but celui de faire oublier, pendant quelques minutes, ce monde un peu fou. Je ne sais pas si j'y suis parvenue…. Toujours est-il que j'y ai pris du plaisir. Je me suis même surprise à sourire, au fur et à mesure que j'écrivais, c'est déjà un point positif. ;-)

Merci à toi merci à vous.

Solange a dit…

J'ai vu ton commentaire sur le blogue de Marguerite -Marie et je suis venue faire un petit tour chez-toi. C'est une belle légende et quand je passerai par le Escoumins j'essayrai de la voir.