Le 22 août 1922, naissait en Sarthe, Louis, au sein d’une famille très unie.
Après l’obtention de son baccalauréat, il suit des cours appropriés pour enseigner. Affecté à Chartres en tant que professeur, il est requis par les autorités militaires en 1943 au titre du travail obligatoire. Animé par la foi, Louis est ordonné prêtre à l’âge de 27 ans. Après avoir enseigné durant plusieurs années dans quatre établissements français, en 1949 Louis fait le point sur sa vie, et se porte volontaire pour l’Afrique.
C’est à la fin de l’été 1949 que Louis arrive à Toussiana, après un voyage de trois semaines par bateau et train. Il s’intègre aussitôt et enseigne à la rentrée, en tant que professeur de mathématiques et sciences. Frère Louis va découvrir, ce pays, ses habitants, ses élèves. Viennent s’ajouter à son enseignement, les travaux manuels, un jour sur trois, les élèves apprennent à cultiver, creuser des ruisseaux, arroser les plantations, récolter. Aux yeux des élèves, Louis incarne leur idéal de vie.
Au mois de septembre 1954, le frère Louis est affecté en Algérie, à El-Biar au pensionnat St Joseph.
En 1956, tandis qu’il se trouve toujours en Algérie, il dira :
« Je prie pour que cette guerre cesse et que la paix revienne, pour rendre un peu de tranquillité aux braves gens qui l’habitent, mais j’ai bien peur que la situation ne s’éclaircisse avant longtemps. »
Le 25 septembre 1958, Frère Louis est rappelé en Haute Volta, à Toussiana. Heureux de retrouver ce village, Louis fait le point sur la période récente écoulée en Algérie, il écoute souvent la radio espérant que la guerre finira bientôt, ramenant la paix et un bien être pour tous.
Après avoir exercé trois années à Toussiana, Frère Louis, est nommé à Ouagadougou, où il restera également trois ans, puis il sera nommé directeur à Bobo Dioulasso.
Frère Louis s’interroge sur le sort et l’avenir de ce peuple. Comment venir en aide plus concrètement aux paysans, aux éleveurs et aux plus démunis. Diverses maladies se développent et s’aggravent par la malnutrition. Frère Louis va faire partie d’une petite communauté « Fraternité Oudalan, St Abraham » composée de quatre à cinq personnes seulement, tous des religieux. Le petit groupe, assisté de bénévoles, va apporter le lait aux enfants, des rations alimentaires aux familles totalement démunies, des soins de santé, participer au creusement de puits avec des laïcs, médecins, ingénieurs agronomes français, belges, tous volontaires et des associations caritatives.
Des réfugiés arrivent du Mali, 4 à 5000 sinistrés, ils sont hébergés dans des camps, aux abords de Gorom-Gorom. L’aide internationale et la Croix Rouge arrivent.
À partir de 1974, le gouvernement Voltaïque semble se réserver la répartition des vivres de secours. Des enfants dénutris meurent, des adultes aussi, c’est humainement insupportable.
Frère Louis avec d’autres coopérants propose au Préfet de la région un projet, ayant pour but, la reconstruction d’un petit Cheptel. L’espérance est au fond des cœurs, au point que frère Louis n’hésite pas de demander à sa famille l’envoie de vivres.
En 1976 plusieurs coopérants et religieux sont rapatriés dans leurs pays, en raison des conditions alimentaires, sanitaires et climatiques problématiques. Frère Louis sent les forces lui manquer, mais il restera et apportera son aide jusqu’au 21 avril 1996. Ce jour où la famille apprend le décès brutal de Louis, des suites d’un infarctus du myocarde.
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Frère Louis n’était jamais fatigué. Lors des prospections il partait parfois pour plusieurs jours avec le père Bidaud et trois ouvriers. Ils dormaient dans la brousse. Frère Louis, s’allongeait sur le dos il regardait les étoiles. Lorsqu’on lui demandait ce qu’il faisait, il répondait qu’il réfléchissait au travail du lendemain. La chemise qu’il mettait le matin, il la lavait le soir et la remettait le lendemain matin et cela, jusqu’à ce qu’elle soit usée.
Il n’était pas qu’un chrétien dans un pays musulman, pour convertir ou évangéliser, mais pour donner aux pauvres.