Pages

jeudi 29 avril 2010

Un petit cheval blanc






Un autre tendre et nostalgique poème de Paul fort, retrouvé dans un livre de mes jeunes années.

Pour rassurer les plus sensibles d’entre vous, je vous précise que ce brave cheval, photographié dimanche dernier, semblait filer des jours heureux dans un cadre paisible et ravissant. Nous avons même sympathisés pour notre plus grande joie.
Je vous laisse le plaisir de lire ce joli poème de Paul fort.
« La complainte du petit cheval blanc » que Georges Brassens interprétait avec cette finesse qui le caractérisait si bien.

*****


Complainte du petit cheval blanc


Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.

Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage
.Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant.

Mais toujours il était content, menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant.

Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage.
C'est alors qu'il était content, eux derrière et lui devant.

Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.

Il est mort sans voir le beau temps, qu'il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.
Paul Fort.


vendredi 23 avril 2010

La vie revient après l’hiver





Déployant ses pétales et ses feuilles la nature s’éveille.

Ce poème appris lorsque j’étais encore une petite fille, évoquera certainement des souvenirs pour beaucoup d’entre vous. Je l’ai retrouvé récemment, dans mon cahier de poésie, en faisant du classement dans mes anciens carnets. Je n’ai pu résister à l’envie de partager avec vous cette jolie ballade, en souhaitant qu’elle vous apporte la joie et parsème votre printemps de journées étincelantes.



*****


Le bonheur


Le bonheur est dans le pré, cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré, cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.


Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite.
Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.


Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.


Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.


De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite.

De pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.


Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite ! Il a filé !



Paul Fort

*****

Pour garder un coeur d'enfant, voici un tendre extrait de :

lundi 19 avril 2010

Le cœur des souvenirs

Une maison, un jardin, des souvenirs



Mes grands-parents


Les souvenirs d’enfance sont des moments d’amour et d’émotion qui restent gravés dans la mémoire
L’enfance c’est tout un patrimoine que nos parents et nos grands-parents nous transmettent.
Aujourd’hui j’avais envie de les remercier pour m’avoir donné leur amour sans compter, et enseigné les vraies valeurs. À mon tour je voudrais leur dire à quel point je les aime.
*****
Les jardins de l'enfance (sonnet)

L’enfance, au moindre appel, m'ouvre ses jardins ;
Sur chacun de mes sens toute chose est caresse
Épousant les échos des psaumes de grand-messe
Témoins d’un âge heureux les dimanches matins.
Le bonheur rejaillit de gestes anodins
Dont l’éthique enseignait la fragile noblesse,
Héritage de foi qu’un jour l’âme transgresse
Conquise par l’amour aux attraits clandestins.
Mon coeur fragilisé, ce soir encor s’envole
Vers ce qui, révolu, conduit la farandole
Des visages sans fard de mes jeunes printemps.
Dans un regain de vie en cette étreinte brève,
Banals ou capiteux, parfums de tous instants
Je me souviens de vous comme d’un joli rêve !

Maryse Abran-Pengrech

lundi 12 avril 2010

L’essence de l’érable

Ancienne cabane à sucre




La salle des festivités


Le vieux four

Voici quelques photos d’une ancienne cabane à sucre en répit. Cette cabane appartient à la famille d’une amie.

*****


La cabane à sucre est une bâtisse construite dans le but de fabriquer le sirop et le sucre d'érable dans l'érablière même. Elle doit être sise à un endroit sec et ensoleillé, plutôt sur le versant d'une petite colline, à proximité d'une source d'eau, vers le centre de l'érablière d'où partent des chemins de cabane. Une pente légère facilite la construction du ganoué. Son installation dans un endroit plus sec élimine une partie de l'humidité, au moment où la fonte des neiges rend le sol froid et mouillé.

De forme rectangulaire, la grandeur de la cabane est en relation directe avec celle de l'
évaporateur et donc de la quantité d'érables entaillées. On gardera 2 mètres devant les feux et au moins 1 mètre à l'autre extrémité, alors que la largeur sera de trois fois celle du Champion. Le tout, comprenant la remise pour le bois, ne dépassera pas 12 à 15 mètres de long par 6 ou 7 de large.


Elle est bâtie de poutres équarries à la hache et de planches. Son toit, à double versant, est recouvert de bardeaux et plus récemment de tôle. On y pratique une ouverture ou
lucarne munie d'un toit surélevé d'environ 1 mètre et dont les côtés sont des panneaux qu'on peut rabattre sur le toit de l'intérieur, à l'aide de cordes et de poulies. Cette lucarne a pour but de créer un courant d'air permettant de faire sortir la vapeur due au bouillagede la sève. C'est cette fumée qui fait le charme de nos campagnes durant toute la période des sucres où, de loin en loin, on voit de petites colonnes de fumée blanche monter des érablières.

Une cheminée de tôle fait sortir la fumée du feu sous l'évaporateur
Elle doit être suffisamment haute pour avoir un bon tirant et éviter les dangers d'incendie dus aux étincelles qui pourraient s'échapper.

Les ouvertures sont de préférence sur le côté sud pour favoriser l'ensoleillement. La porte, grande ouverte durant les beaux jours, laisse entrer de chauds rayons et beaucoup de clarté. La terre battue aurait pu constituer un excellent terrain pour ce genre de construction relevant plus de l'abri que de la maison, mais les exigences climatiques ont obligé les sucriers à plus de précautions; même les petites cabanes sont munies de plancher de bois ou de béton les isolant du froid et de l'humidité du sol.

Le Québec s'accapare près de 82 % de la production mondiale de sirop d'érable et plus de 90 % de la production canadienne. En 2000, la production du sirop d'érable a atteint 82,3 millions de livres au Québec. Les producteurs acéricoles québécois vendent leurs produits de l'érable dans plus de 32 pays. Véritable industrie en expansion, la production ne cesse de croître, tout comme sa part de marché. Le Québec est le plus grand producteur de sirop d'érable au monde et est un leader dans la fabrication des équipements acéricoles.
Selon le degré de cuisson de la sève, on obtient du sirop d'érable, de la tire ou du sucre. En général, il faut 40 litres de sève pour faire un litre de sirop. À ces produits traditionnels sont venus s'ajouter le beurre d'érable, la gelée d'érable... et même des alcools.

*****

Croyances
________

Les augures :

À ce qu'on dit, les premiers cris des corneilles annoncent l'arrivée du temps des sucres mais lorsqu'on entend ceux des outardes, ou lorsque la neige s'apparente à du gros sel, la coulée tire à sa fin. Il paraît même que lorsque les Plaines coulent beaucoup, le printemps sera gros et quand la neige tombe d'apparence mouillée et épaisse, c'est signe d'une bordée de sucres.


L'apparition de l'oiseau de sucre
signifie qu'il est temps d'entailler, tandis que les papillons des sucres noyés dans les chaudières des érables annoncent la fin de la coulée. Par ailleurs, lorsque la Grande Ourse, la Casserole des sucriers, devient plate à l'horizon, le temps des sucres est arrivé. Selon les Beaucerons, quand on entaille les érables lors du croissant de lune, la coulée est abondante mais si l'érable coule trop vite au moment de l'entaille, la coulée ne durera pas longtemps.
*****
Menu de la cabane à sucre.

-
Soupe aux pois
- Pain
- Omelette au four
- Fèves au lard
- Oreilles de Crisse
- Jambon
- Pâté la viande
- Patates rissolées
- Ketchup aux fruits
- Crêpes maison avec sirop d’érable
- Thé, café, jus
- Tire sur la neige

mercredi 7 avril 2010

Éclat printanier




C’est le chant d’un oiseau,
Un rayon de soleil qui passe à travers le rideau,
Un chemin égayé et bordé de mille fleurs,
Que les autres ne peuvent pas voir.


*****

Avril


Avril, l'honneur et des bois
Et des mois,
Avril, la douce espérance
Des fruits qui sous le coton
Du bouton
Nourrissent leur jeune enfance ;


Avril, l'honneur des prés verts,
Jaune, pers,
Qui d'une humeur bigarrée
Émaillent de mille fleurs
De couleurs
Leur parure diaprée ;


Avril, l'honneur des soupirs
Des zéphyrs,
Qui, sous le vent de leur ailes,
Dressent encore ès forêts
Des doux rets
Pour ravir Flore la belle ;


Avril, c'est ta douce main
Qui du sein
De la nature desserre
Une moisson de senteurs
Et de fleurs,
Embaumant l'air et la terre.


Rémy Belleau.
Né à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) en 1528, mort à Paris en 1577.